Ajaccio : Les élèves du LEP Finosello examinent le Ricanto à la loupe

Dans le cadre d’un travail transdisciplinaire qui devra être présenté lors des épreuves du baccalauréat l’an prochain, les élèves de première bac pro Accompagnement, soins et service à la personne (ASSP) du lycée professionnel du Finosello ont démarré leur année scolaire par un atelier d’étude de la pollution des mers par les plastiques. Lieu de leurs recherches : la plage du Ricanto à Ajaccio.

Plusieurs groupes de jeunes gens réunis sur la plage du Ricanto, agenouillés et semblant occupés à réaliser des châteaux de sable, l’image a de quoi étonner en ce mardi après-midi de novembre, qui plus est, en plein reconfinement. Mais c’est pour la bonne cause que les élèves de première bac pro ASSP du lycée professionnel du Finosello sont réunis :  « Nous sommes ici dans le cadre d’un atelier de sciences participatives » explique Guillaume Setruk, professeur de Mathématiques et Sciences. « L’idée est de suivre l’évolution de la pollution plastique sur les plages » poursuit-il.

Cette opération, nommée « Plastique à la loupe » a été initiée il y a deux ans par la fondation Tara Océan, reconnue d’utilité publique. À destination des publics scolaires, elle permet d’élargir une base de données sur la présence de microplastiques dans les eaux des rivières, des fleuves, des mers ou des océans grâce à des prélèvements réalisés par les élèves des 130 collèges et lycées de France participant au programme.

La collecte est réalisée selon un protocole élaboré par des scientifiques. Un travail de fourmi :« On relève les macroplastiques qui ont une taille supérieure à 2,5 centimètres, les mésoplastiques, jusqu’à 5 millimètres et les microplastiques, jusqu’à 1 millimètre » indique Guillaume Setruk. Ces prélèvements d’échantillons sont ensuite envoyés à des chercheurs qui les analysent et peuvent ainsi estimer, par exemple, la quantité globale de plastique présente sur toute la plage.

L’année dernière, le LEP Finosello avait déjà participé à l’opération, cette fois sur une autre plage ajaccienne, à Terre-Sacrée. Ce qui leur permet déjà, à leur échelle, de faire quelques comparaisons : « On est agréablement surpris » indique Emmanuelle Peretti, professeur de lettres et d’histoire, « par rapport à l’an dernier, pour ce qui est des macrodéchets, il y en a beaucoup moins au Ricanto qu’à Terre-Sacrée ».

Une autre classe conduira le même travail à Porticcio, et d’autres lycées ajacciens participeront eux aussi à l’opération. Bonifacio, Calvi… Au total, ce sont neuf projets similaires qui existent sur l’ensemble de l’île. Une manière de faire un état des lieux au plus près afin de faciliter la prise de conscience de l’urgence écologique. Une démarche qui ravit Christine Natali, directrice du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) d’Ajaccio, qui prête main forte à l’équipe pédagogique dans cette expérience : « Nous sommes militants de la protection de la nature et notre méthode, c’est l’accompagnement ». La clé du succès ? « Sensibiliser pour agir ».

Et le message semble être passé auprès des élèves de la première ASSP. Car si, pour eux, l’opération s’inscrit dans le cadre d’un projet transdisciplinaire qu’ils présenteront l’an prochain à l’examen du baccalauréat, l’enjeu n’est pas simplement scolaire : « Cette thématique de l’environnement, c’est intéressant parce que c’est sur nos plages, c’est chez nous, on aime que ce soit propre et pas pollué » conclut Adriana Cecchini.